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Le Monument aux Morts

Le Monument aux Morts de Péronne : mémoire et recueillement

À la sortie de la Première Guerre mondiale, la ville de Péronne porte encore les blessures profondes d’un conflit particulièrement destructeur. Dès 1922, face à ce deuil collectif, la municipalité et l’Union Nationale des Combattants décident d’ériger un monument dédié aux soldats et civils péronnais disparus, afin de rendre hommage à leur sacrifice et d’inscrire leur mémoire dans la pierre.

En 1925, l’armée met à disposition un terrain de 400 m² pour accueillir ce futur lieu de recueillement. Un concours artistique est alors lancé. L’objectif est clair : le monument devra « exprimer le souvenir douloureux et glorieux de nos Morts victorieux ». Vingt-quatre projets sont proposés, traduisant chacun à leur manière la douleur de la perte et l’élan patriotique de la ville. C’est finalement le projet n°22, intitulé Les Lauriers, qui est retenu.


L’œuvre, pensée par l’architecte Louis Faye, est enrichie des sculptures réalisées par Paul Auban et Paul Theunissen, et agrémentée d’un travail paysager signé M. Seret, horticulteur. Ensemble, ils créent un espace de mémoire fort, à la fois sobre et chargé d’émotion.

Le 20 juin 1926, le monument est inauguré en présence des habitants et des autorités. Il porte les noms de plus d’une centaine de soldats péronnais morts pour la France, ainsi que ceux de 36 victimes civiles, gravés pour ne jamais être oubliés.


Dominant l’ensemble, une statue attire immédiatement le regard. On y découvre une femme, silhouette bouleversante aux traits tendus. Son regard, dur et résolu, se dirige vers l’horizon, tandis que son poing est levé dans un geste de colère. À ses pieds repose le corps sans vie d’un soldat tombé au combat. Cette figure féminine, que beaucoup interprètent comme une mère ou une sœur, incarne la douleur universelle des proches endeuillés. Très vite, la population lui donne un nom : La Picarde maudissant la guerre.

Par sa force expressive et son caractère singulier, le Monument aux Morts de Péronne demeure aujourd’hui encore un lieu fort de commémoration. Il rappelle le coût humain du conflit, mais aussi l’attachement indéfectible des Péronnais à la mémoire de leurs morts.