Aller au contenu principal Aller au menu Aller à la recherche

L’Hôtel de Ville de Péronne : un témoin de l’Histoire


L’actuel Hôtel de Ville de Péronne s’inscrit dans une longue tradition historique, débutée en 1293, lorsque la ville alors prospère décide de se doter d’un édifice destiné à accueillir son conseil. Ce premier bâtiment servait également de résidence au bailli, représentant du roi chargé de l’administration et de la justice. Aucun vestige de cette construction initiale ne subsiste aujourd’hui.

En 1509, l’édifice tombe en ruine. Pour financer sa reconstruction, le roi Louis XII accorde à Péronne des droits seigneuriaux. Cependant, en 1536, le siège de la ville par les troupes de Charles Quint entraîne de nouveaux dommages. Malgré tout, la ville engage rapidement les rénovations nécessaires.

L’Hôtel de Ville connaît plusieurs évolutions au fil des siècles. En 1783, il intègre des prisons. En 1866, un campanile est ajouté, surmonté d’une horloge à quatre cadrans, dont l’un s’illumine la nuit : un hommage au beffroi disparu.


Durant la Première Guerre mondiale, l’artillerie française bombarde la ville occupée pour en chasser les troupes allemandes. L’Hôtel de Ville est de nouveau détruit, puis reconstruit. Aujourd’hui, le bâtiment ne se limite pas à l’accueil des services municipaux : il abrite également le musée Alfred Danicourt ainsi que la bibliothèque municipale.

Chaque jour à midi, un carillon de treize cloches joue La Madelon, en souvenir de la Première Guerre mondiale et comme lien entre passé et présent.

La façade donnant sur la place du Commandant Louis Daudré, héros de guerre et ancien maire mort au combat en 1940, est riche en symboles. Elle présente trois arches surmontées de salamandres, emblème de François Ier. Ces motifs ont été intégrés à la façade dès 1537, en hommage à la résistance de la ville lors du siège de 1536.


À l’étage, la niche de droite accueille Hermès, dieu des voyageurs et des marchands. La niche de gauche reste vide, marquant les blessures du temps. Plus haut, Cérès, déesse des moissons, est entourée de chérubins et d’épis de blé, symboles de l’abondance régionale.

Aux angles de la façade figurent la Croix de Guerre et la Légion d’Honneur, distinctions remises à la ville pour sa bravoure. Le sommet du bâtiment est orné d’une statue en bronze représentant le Temps et la Sagesse, gardiens symboliques de la mémoire collective.

Sous le fronton se trouvent les armes de la ville : deux chiens griffons barbets tiennent un écu décoré d’un P gothique, de trois fleurs de lys et d’une forteresse à quatre tours. La devise municipale y figure également : Urbs Nescia Vinci, « Ville jamais vaincue ».

 

Enfin, quatre Vertus Cardinales sculptées en haut-relief ornent l’ensemble :

  • La Justice, tenant une balance, symbolise l’équité.

  • La Force, cuirassée, porte une épée et un bouclier.

  • La Tempérance, aux yeux bandés, brandit l’épée d’une justice impartiale.

  • La Prudence, avec son miroir, incarne la réflexion et la sagesse.