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La Porte de Bretagne : gardienne de l’histoire de Péronne


Située à l’est de la ville, la Porte de Bretagne est l’un des derniers vestiges des fortifications de Péronne. Malgré son nom, elle ne s’ouvre pas vers la région bretonne, mais plutôt en direction de la Grande-Bretagne. Ce détail n’est pas anodin : il fait écho au passage, autrefois, de nombreux pèlerins britanniques venus se recueillir sur le tombeau de Saint Fursy, moine irlandais qui joua un rôle essentiel dans l’évangélisation de la région.

L’édifice porte la date de 1601, gravée dans la pierre. Pourtant, son inauguration officielle n’eut lieu que le 26 décembre 1606, une fois les travaux achevés. Cette porte remplaça l’ancienne Porte Saint-Sauveur, endommagée lors du siège de 1536.


En l’observant attentivement, on peut y lire de nombreux symboles identitaires :

  • Un "P" gothique entouré de trois fleurs de lys, pour Péronne.

  • Deux chiens barbets, symboles de fidélité, soutenant un écu surmonté d’une fortification à quatre tours, où figure une jeune fille. Cette dernière incarne « Péronne la Pucelle », surnom affectueux donné à la ville.

  • Une banderole proclame la devise latine : Urbs Nescia Vinci – « La ville jamais vaincue ».

D’autres distinctions, gravées dans la pierre, témoignent des épreuves traversées par la ville :

  • La Légion d’Honneur, reçue après le siège de 1870,

  • La Croix de Guerre 1914-1918, hommage au courage de ses habitants durant la Première Guerre mondiale.


Les deux tours de la porte révèlent également des rainures, vestiges du mécanisme du pont-levis qui protégeait autrefois l’entrée. À proximité, un autre site mérite l’attention : le Bastion Royal. Édifié dans la même logique défensive, il conserve des inscriptions datées de 1634, une fleur de lys marquant le passage du roi Louis XIV en 1635, ainsi que les lettres R et M, en référence aux anciennes villes de la Généralité de Péronne : Roye et Montdidier.

Enfin, au début du XXe siècle, l’évolution de la circulation a nécessité des aménagements. Entre 1907 et 1909, une nouvelle voie fut ouverte, à l’emplacement de l’ancienne Porte Saint-Sauveur, afin de faciliter le passage des véhicules.

Aujourd’hui, la Porte de Bretagne reste un emblème patrimonial fort, mémoire vivante de la résistance, des échanges et de l’identité péronnaise à travers les siècles.